Les chaos granitiques du Mt Lozère – montagne granitique

Chaos granitiques du Mont Lozère

En géomorphologie, qui est l’étude scientifique des reliefs et des mécanismes qui les façonnent sur les planètes telluriques, un chaos de blocs désigne une formation résultant du déchaussement de blocs ou de rochers dégagés par l’érosion. Ces structures font partie des produits de la météorisation, qui est l’altération des roches sous l’influence des agents atmosphériques. Parmi les formations similaires, on trouve aussi les tors, les arènes et à une échelle supérieure, les inselbergs.

Comprendre l’altération du granite

Pour appréhender l’altération du granite, il est essentiel de connaître sa structure. Le granite est une roche magmatique, caractérisée par une structure grenue, entièrement cristallisée et dont les cristaux sont visibles à l’œil nu. Le terme « granite » dérive du latin granum, qui signifie grain.

Les minéraux qui composent le granite sont divers :

• Quartz : constitué principalement de silice pure.
• Micas : minéraux en feuillets, comprenant principalement du mica noir et du mica blanc. Le mica blanc est riche en aluminium et potassium, tandis que le mica noir contient surtout du magnésium, du potassium et du fer.
• Feldspaths : comprenant des feldspaths potassiques et des feldspaths plagioclases.
• Également d’autres minéraux tels que l’hornblende, les grenats, la magnétite, l’apatite et le zircon peuvent être présents.

Formation des chaos granitiques

Les chaos granitiques se forment à la suite de la cristallisation et du refroidissement en profondeur d’une intrusion granitique. Ceci crée un réseau de failles de retrait, principalement orthogonales à l’intérieur, engendrant des diaclases. Ces diaclases, où la roche se fend sans éloignement des parties, permettent de débiter le granite intrusif en blocs de forme parallélépipédique. Lorsque l’érosion des roches environnantes, souvent plus tendres, expose le pluton granitique, l’eau de surface érode ce massif de granite.

L’érosion en profondeur hydrolyse les feldspaths en argiles, ce qui désagrège le granite pour former une arène granitique. L’érosion en surface, quant à elle, intervient par l’infiltration d’eau dans des fissures de tailles diverses, provoquant l’éclatement de la roche. Cette phase est suivie par la gélifraction.

La gélifraction quaternaire

La gélifraction, ou cryoclastie, résulte de cycles de gel et de dégel qui affectent les éléments présents dans le sol ou dans la roche. Cela conduit à la libération de blocs de granite parallélépipédiques, qui continuent à s’éroder. Ce processus engendre des pierres de toutes tailles et des boules de pierre formant des tors, qui finissent par s’accumuler les unes sur les autres dans des équilibres parfois délicats, ou se désolidariser complètement pour donner naissance à un chaos granitique de type « château fort ». Par ailleurs, les glissements de blocs sur les versants engendrent ce qu’on appelle les « chaos de pente ».